Comment peut-on comprendre, ou croire comprendre autrui, si le cerveau de chacun ne reçoit des informations qu’au travers d’un corps qui n’est pas construit de la même manière que celui du voisin? Le cerveau ne connaît au départ que le corps dans lequel il est hébergé. C’est toutes les sensations de ce dernier qu’il percevra pour interpréter l’environnement dans lequel il évolue. Certes, grâce au langage et au mimétisme, il trouvera des comparaisons entre ce qui est perçu chez l’autre et en lui. Mais encore faut-il que ces comparaisons soient possibles. Comment expliquer la lumière à un aveugle, certaines couleurs au daltonien? Comment partager la perception entre cerveaux avec des organes différents? Cette question est valable partout et entre autres entre la femme et l’homme. Comment comparer des perceptions ayant circulé au travers d’une chimie subtilement différente et d’organes construits autrement, voire complètement inexistants chez l’un et pas chez l’autre? Le respect de toute forme d’intelligence implique une très grande humilité, car il nous faut admettre que notre compréhension d’autrui sera toujours limitée.
Cet antagonisme se retrouve dans le binôme femelle-mâle du monde animal et végétal. On pourrait même dire que l'un utilise la force de répulsion et l'autre, celle d'attraction. La première se manifesterait plus par une force rapide requérant de la puissance, au sens de grandeur physique . L'autre serait plus protectrice, en quelque sorte un bouclier d'amours.
Mais que d’erreurs encore répandues sur les compétences de chacun! Par exemple, combien de fois peut-on entendre que l’homme est plus fort que la femme? Ce n’est pas plus de force que le mâle possède, c’est plus de puissance au sens physicien du terme, c’est-à-dire la capacité à brûler une plus grande quantité d’énergie en moins de temps. C’est comme l’avion de chasse qui vient protéger le bombardier ou le transporteur de troupe. Il faut beaucoup de force pour transporter loin de lourdes charges précieuses, et le chasseur, lui, se fatigue très vite en fonçant le plus vite possible pour éliminer le danger et dégager la route.
À côté de cette méconnaissance, il y a aussi l’oubli que nous ne sommes pas des pièces moulées sur un modèle définitivement figé. Nous sommes un organisme constitué d’un nombre considérable de minuscules êtres vivants, qui ne sont même pas sexués, eux. Ces êtres, les cellules de notre corps ont des choix disponibles dans leur évolution, pourtant elles obéissent à des règles qui permettent d’avoir des organes spécialisés. Certains de ces organes gèrent le système nerveux, et l’un d’eux est le cerveau. Suivre des lois biophysiques strictes et s’adapter à l’environnement va construire notre personne autour d’un modèle statistiquement représentatif, mais pouvant avoir comme dans toute répartition statistique des variances plus ou moins importantes.
Les comportements tourneront toujours autour de plusieurs moyennes, une par type de spécificité. Aussi, il est vain, voire malsain, de confiner les êtres dans des moules rigides. C’est tuer la créativité de la Nature. Sur certains aspects, le mâle pourrait être féminin, et vice versa. Mais sur combien d’autres aspects, sans doute plus nombreux et pas de moindre importance, la femme et l’homme seront-ils statistiquement tout simplement humains?
L’égalité dans ce domaine comme dans tous les autres aspects sociaux ne doit pas être prétexte à gommer toutes les spécificités de chacun, toute la biodiversité humaine. C’est précisément le but des deux premiers articles de lois de la charte de Hôdo. Il faut permettre à chacun d’être ce qu’il est sans honte, sans gloire. Ce qui importe, c’est ce que chacun agit du mieux qu’il peut avec ses caractéristiques qui le différencient des autres et qui enrichissent la palette de créativité de l’humanité.
L’égalité c’est celle d’appartenir à l’humanité en tant qu’humain avec le même respect que tout autre et avec le même droit à un refuge qui n’est pas qu’un toit et quatre murs, mais aussi un havre de paix et un espace de vie. Pour éviter que le droit au respect ne se transforme en un dû purement égocentrique, voire égoïste, la charte de Hôdo n’en fait pas un droit, mais un devoir, et dans ce cas:
Le respect de l’intelligence, quel qu’en soit le support, doit supplanter toutes les autres lois. Quant à ce support, il doit, lui aussi, être aussi respecté comme son tabernacle, qu’il s’agisse du corps physique qui l’abrite ou de la société dans laquelle elle contribue à l’intelligence collective.
Ce devoir de respect doit être réalisé par et pour tout le monde. Il émane de l’esprit de la biodiversité, non pas celui des luttes discriminantes, qui correspondent souvent à des luttes pour dominer autrui.
L’une des marques de respect consiste en une justice dans les rétributions. Un système monétaire basé sur l’énergie comme étalon permettrait la création d’un revenu universel qui pourrait être basé sur le métabolisme de chacun. Ce système assurerait une égalité minimum de revenus sociaux, quel que soit le type d’activité, salarié ou non. Cela inclut donc les tâches du foyer ou du clan, dont l’éducation des enfants, et même le bénévolat en général.
Le droit à la fuite et au refuge est un droit selon la deuxième loi de Hôdo, et dans ce cas:
Si l’association est une richesse partagée, l’espace partagé ne peut devenir une prison pour aucun de ses membres. Chacun devrait pouvoir prendre du recul, temporairement ou définitivement, et donc chacun devrait pouvoir disposer d’un espace privé où se retirer sans y être cloîtré.
Voir à ce sujet: Solutions de refuges imaginées dans l'esprit hôdon.
L’absence de «couple d’experts» en sociologie et en psychologie a conduit par le passé souvent à ne démontrer que les spécificités d’un sexe uniquement sous l’angle de l’autre. Ainsi, Freud, Jung, Adler, etc., ont étudié et décrit la psychologie féminine en toute bonne foi uniquement sous l’angle masculin, donc sûrement entaché d’erreurs et d’incomplétudes. La présence de femmes est indispensable pour pouvoir comparer les ressentis et les tréfonds des mécanismes de la pensée.
À partir de cette condition initiale, une analyse comparative permettrait d’extraire ce que sont les spécificités de chaque genre. Et encore, il faudrait tenir en compte pour cela deux notions. D’une part, il faut tenir compte de la distribution statistique des spécificités de chaque brique élémentaire constituant un être. D’autre part, il faut aussi tenir compte de la perturbation de l’observateur sur le sujet observé qui, rappelons-le, ne passe pour l’instant que par ses sens et son cerveau.
Il est erroné de croire qu’une spécificité serait systématiquement de 100% pour l’un et 0% pour l’autre. Même les organes génitaux peuvent subir des dérives importantes, certes rares, comme l’ambiguïté sexuelle. Mais dans de nombreux cas, il ne serait pas étonnant d’avoir des spécificités avoisinant les 50% avec un léger «avantage» pour l’un par rapport à l’autre.
Ajoutons à ces incertitudes, l’influence de l’environnement. Pour illustrer cela, nous pouvons imaginer 2 PC utilisés par 2 personnes distinctes. Si les deux personnes ont des intérêts différents peu à peu les installations de logiciels et les personnalisations de configurations vont différencier ces deux PC alors qu’ils étaient identiques à l’origine. En revanche, deux PC différents ayant la même utilisation vont peu à peu se ressembler. L’être humain étant bien plus complexe qu’un PC et son environnement soumis à bien plus d’aléas imposera beaucoup plus d’adaptations.
Quant à la perturbation de l’observateur sur le sujet observé, elle a conduit la recherche médicale à utiliser l’étude randomisée en double aveugle afin de réduire l’influence de la subjectivité des intervenants.
Dans l’esprit hôdon, le respect de toute forme d’intelligence devrait conduire à s’en remettre aux experts et à ne pas vouloir se substituer à eux quand on n’est pas soi-même compétent en leurs matières. Ceci est vrai pour ce qui concerne les grammairiens et académiciens de la langue. Aussi, ce site ne propose pas de révolutionner la langue, mais suit les règles qui lui semblent les plus proches des siennes et se permet de les adapter s’il le juge pertinent à ce site.
L’esprit hôdon croit à la synergie des intelligences. Il refuse de rentrer dans les conflits de misandrie qui conduiraient à terme à de la gynéphobie, autrement dit à la destruction à terme de notre humanité, dans laquelle le terme «human» serait à bannir.
Extrait de Wikipédia, le 08/05/2020
Le latin classique possède deux mots, hominem, accusatif de homo, désignant l’être humain, tandis que vir désigne l’individu mâle. À partir de l’époque impériale, l’usage militaire du terme homo fait qu’il tend progressivement à remplacer vir pour prendre aussi le sens d’«être humain du sexe masculin».
Le mot homme signifie en français à la fois l’être humain considéré de façon générale — en ce sens, il a donné le pronom indéfini on —, et à la fois l’être humain de sexe masculin, l’individu mâle ayant acquis une certaine maturité physique et morale, le mari ou bien l’individu considéré par rapport à son activité.
Dans ce site, quand il n’y a pas de confusion possible, nous utilisons les deux formes du mot «homme», masculin ou neutre. Mais souvent quand on le peut, on utilisera «humain» pour insister sur l’inclusion des deux genres, donc par exemple «les droits de l’humain».
La règle de proximité telle qu’énoncée par l’Antidote de Druide informatique inc. semble la plus neutre pour satisfaire tout le monde: quand les noms coordonnés sont de genres différents, l’adjectif s’accorde au masculin. Dans ce cas, on met de préférence le nom masculin en dernière position, pour éviter l’hiatus de genre.
Nous respectons cette règle dans ce site et nous l’étendons à toutes les situations où les deux genres sont coordonnés avec ou sans adjectifs.
Je laisse la parole aux académiciens de la langue française, qui, mieux que moi, sauront analyser le bien-fondé de l’écriture inclusive: Lettre ouverte sur l’écriture inclusive