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Le Projet Hôdo
Les «Pionniers» du projet

Créer des modèles qui valideront et perfectionneront le «Projet Hôdo».
Comment faire pour être exemplaire et être intéressant pour inspirer, innover, voire être copié?
Comment faire pour être efficace, sans jamais imposer un idéal?
Notre voie:
Énergie créatrice
Sérenité même dans l’adversité et surtout quand la haine gangrène les relations
Harmonie des opposés

Table des matières

  1. Pourquoi créer des Pionniers de Hôdo
  2. Comment créer les Pionniers de Hôdo
  3. Comment pratiquer les règles de Hôdo
  4. Comment créer la pyramide de Hôdo «bottom-up»?

Pourquoi créer des Pionniers de Hôdo?

La société évolue si vite avec les progrès techniques qu’il est peut-être indispensable de créer rapidement des «maquettes de test» afin de préparer des prototypes pour répondre aux évolutions futures. C’est pourquoi il peut être intéressant de créer de partout dans le monde, des «patrouilles de pionniers de Hôdo».

Partout dans le monde, non pour imposer une pensée unique et universelle, mais pour tenir en compte la diversité humaine et des cultures qui en ont découlé. Différences qui malgré tout partagent plus ou moins les évolutions de l’humanité dans sa totalité. Si personne ne peut se vanter de détenir toute la vérité, nous devons accepter (première loi de Hôdo) que chacun en détienne un bout, et que ce soit ensemble que nous complétions le grand «Puzzle de l’Univers» dont nous ne connaissons même pas l’image finale pour nous guider.

Il est fort probable que nos modèles dits démocratiques évoluent fortement pour au moins deux raisons: les progrès des sciences fondamentales et biologiques et les progrès de la diffusion d’information.

Mais, pourquoi vouloir créer des «maquettes de tests»? Parce que le Projet Hôdo se veut, être un outil pour comprendre et améliorer un futur que personne ne peut prévoir même parfois à la seconde près. Il ne veut pas être une secte ni un parti politique. Le Projet Hôdo veut être un modèle au sens technique du terme, neutre et pragmatique, que quiconque peut imiter, copier, améliorer, malgré la diversité qui sera aussi son point fort.

Quant au progrès de l’information, il faudra de plus en plus maîtriser ce flux qui présente quatre difficultés majeures: la surinformation en volume; l’amplification des rumeurs et vérités uniques sans contre-vérité; la manipulation de mentale; et le pouvoir dominant de diffusion.

À l’instar des organites d’une cellule, des organes d’un être vivant, nous sommes des cellules souvent réunies en organes à l’intérieur d’une entité complexe, notre société avec ses habitudes, ses traditions (deuxième loi de Hôdo)… Certes, il semble préférable pour la nature de privilégier la présence d’un cerveau pour maintenir la cohérence d’un ensemble complexe, ce que nous dénommons souvent comme le chef d’orchestre dans nos textes. L’État ce n’est ni les autres ni entre autres le cerveau! L’État, c’est nous tous. Chacun, dans son domaine de compétence, y a un rôle à jouer au service de tous pour le bien de tous en utilisant la troisième règle de Hôdo, qui sera vue plus loin. Pour cela, il faut s'assurer de la qualité des informations qui circuleront entre les différents organes pour le bien-être de chacun. Et ces organes pourraient être des assemblages des Pionniers de Hôdo.

Comment créer les Pionniers de Hôdo

L’idée serait inspirée du modèle scout qui a développé ses variantes dans tous les pays, quelles que soient leurs religions ou leur philosophie. À leur instar, on pourrait créer des petits groupes de «hôdons» qui auraient comme lien la loi des dix «commandements» de Hôdo, qui contiendraient au moins les cinq premiers articles:

  1. Le devoir de respecter toute forme d’intelligence et le support de celle-ci (corps et environnement social).
  2. Permettre à tout le monde le droit à la fuite, à l’évitement et à un abri (physique et psychique).
  3. Lorsqu’un choix ne peut être consensuel, il doit être pris au hasard. Beaucoup de modèles démocratiques sont un mélange de «consensus» et de «hasard».
  4. Cinq articles, et pas plus peuvent compléter une charte de Hôdo. Ils serviront à s’adapter au besoin d’une société, à un contexte social et environnemental donné sans jamais aller à l’encontre des cinq lois fondamentales de Hôdo.
  5. Les cinq lois fondamentales constituent par définition la charte proprement dite de Hôdo. Les cinq lois propres à la société hébergeant les pionniers de Hôdo ne sont par contre pas pérennes. Chacun de ces articles peut évoluer, être remplacé, voire disparaître. Qu’importe s’il n’y a que les cinq premiers articles dans la charte d’un groupe. Cela devrait suffire.
Ces petites équipes ne seraient pas des «sectes», des noyaux de partis politiques, etc.
Ce serait des équipes de recherche et de tests dans la vie de tous les jours afin d’expérimenter une autre forme de démocratie, une démocratie de type «bottom-up», basée sur un minimum de règles, celles de «Hôdo». détaillées ensuite, avec le pourquoi et le comment.

Comment pratiquer les règles de Hôdo

Le respect de toute forme d'intelligence

Les pionniers de Hôdo devront sans cesse respecter l’«humanodiversité» comme on respecte la biodiversité.

Toute la Nature n’existe que parce qu’elle est diverse et variée. Les particules élémentaires s’assemblent pour donner des atomes. Ceux-ci, à leur tour, s’assemblent en molécules toujours plus complexes qui, elles-mêmes, s’assemblent à leur tour en cellules vivantes. Finalement, ces dernières engendrent des êtres complexes comme les humains qui se réunissent en tribus, clans, nations…

Et pourquoi ces assemblages? Parce que tout l’univers est soumis à des forces contradictoires. Ce qui est une chance inouïe, car sans cela, l’Univers que nous connaissons n’existerait sans doute pas. Il serait réduit en une sorte de gigantesque trou noir pré «Big Bang» ou de nébuleuse en expansion permanente. Mais ce jeu de forces contradictoires entraîne des interactions qui rapprochent sans nécessairement fusionner en une entité unique.

Mais chacun de ces assemblages présente des qualités que les autres n’ont pas. Et cette situation est permanente dans notre vie, même artificiellement développée. Par exemple, nous pouvons construire des avions, mais nous ne pouvons pas faire d’avions qui soient simultanément chasseur et transporteur lourd de troupes, de matériel… Ce serait sans doute possible avec un prix exorbitant.

Revenons sur terre. Chaque être possède donc des qualités qu’un autre n’a pas. Ainsi chacun peut améliorer sa qualité de vie grâce aux autres en n’oubliant pas que chacun a le même mode de fonctionnement qui le conduit à penser de manière similaire. Ce partage de qualités peut se faire de plusieurs manières comme les interactions biologiques allant de la symbiose à la prédation. Dans le dernier cas, c’est souvent la loi du plus fort qui l’emporte, mais dans le premier cas, la force est partagée. Ce n’est plus un combat entre deux humains, c’est la mise en commun de cette force pour repousser un obstacle. Les résultats de cette force se partagent dans la négociation dans laquelle interviennent d’autres formes de «force». Ce jeu conduira inévitablement à la seconde loi de Hôdo.

Par exemple, défendre les droits des femmes, une cause louable à laquelle Hôdo souscrit se fera de façon plus efficace en reconnaissant les différences entre les sexes et en demandant à la société de s’y adapter sans nier les différences. Les deux premières lois de Hôdo ne font aucune discrimination d’aucun type. De plus pour Hôdo, il y a qu’un seul droit inaliénable: celui de l’évitement et de l’abri privé inscrit dans la deuxième loi. Il n’y a qu’un devoir obligatoire par-dessus tout: celui de respecter toute forme d’intelligence, quels que soient le corps et le cerveau qui l’héberge.

Le premier objectif des patrouilles de Hôdo sera de mettre en place à l’intérieur d’elle-même des modèles de symbiose et de synergie.

Quelles que soient la symbiose et la synergie choisie ou subie, il faudra presque inévitablement avoir un chef d’orchestre. Or nous avons tous les graines du dominant. Admettre cet état de fait doit conduire le Hôdon à une très grande humilité.

Il faudra de toute manière commencer par s’écouter soi-même avant de commencer à bien écouter autrui. Il nous faudra apprendre à reconnaître nos émotions sans jugement moralisateur, détourner l’agressivité vers des actions créatrices, transformer la volonté de domination en expertise au service des autres et pour son plus grand plaisir, celui d'avoir gagné sur soi.

Si nous visons une cohabitation constructive dans la sérénité, il nous faudra souvent tâtonner, car personne ne peut prévoir toutes les conséquences d’un choix. Cela imposera les notions du respect et de la confiance, telles que savoir s’en remettre aux autres et accepter l’inexorable probabilité d’erreur non nulle.

Puisque l’absolue et unique vérité est inatteignable, il faut être capable de faire marche arrière ou de changer de cap, mais à quel moment? Combien de temps après la mise en œuvre d’un projet? En effet, hésiter en permanence ou avancer en zigzag ne permet pas d’aller bien loin. Quelle règle choisir? Peut-on seulement la définir? En effet, autant l’urgence ne permet pas de tergiverser, autant l’expérience se consolide avec le temps. Naviguer entre les deux, n’est-ce pas l’art de l’intelligence, et cette dernière n’est-elle pas enrichie par l’expérience et renforcée par l’entraînement parfois fastidieux? Mais pour éviter de s’y prendre trop tard, n’est-il pas sage de conclure au démarrage du projet des marges de sécurité, des plans B, et même une durée maximum au bout de laquelle le projet sera révisé? Le respect de toute forme d’intelligence devrait aussi tenir compte de tous ces aspects et de ces incertitudes.

C’est là que l’on voit l’importance du mot «respecter».

Respecter, c’est commencer par savoir écouter, comprendre le message sans juger et prendre du recul avant de répondre pour mieux comparer afin de trouver les points de partage et non seulement ceux qui sont en dysharmonie. Respecter, c’est admettre que l’autre est en toute bonne foi convaincu d’être dans la vérité. Car, s’il ne ment pas pour tromper, il ne dira que la vérité dictée par son cerveau. C’est une vérité acquise par le vécu, mais au travers des sens de ce même corps. Parfois, le cerveau «efface» des données considérées dangereuses pour la survie de l’être qu’il sert et doit protéger. Si le cerveau savait qu’il se trompait, il essayerait de changer de cap, car sa vie en dépend. Personne n’échappe à cette vérité qui n’est que le résultat du vécu, alors il faudra savoir comment la gérer pour vivre ensemble. Ce sera le rôle des autres lois de Hôdo.

Et «respecter» l’environnement social?

C’est là qu’intervient la notion d’équipes, les «patrouilles» des pionniers.

Inspirées du scoutisme, mais adaptées pour adultes et seniors, les patrouilles consisteraient en une réunion de 8 à 15 expérimentateurs de Hôdo. Ce nombre est en corrélation avec ceux de Dunbar. Évidemment, comme toute vérité scientifique, cette estimation peut être en permanente amélioration et réévaluation. Un tel nombre entraînerait par exemple que 32 personnes seraient représentées par 3 ou 4 patrouilles, ni plus ni moins. Chaque patrouille se constitue à partir de n’importe quel type type d’affinité: voisinage, sport, hobby, convictions de style de vie, etc. Mais, chaque pionnier n’appartient qu’à une seule patrouille pour ne pas fausser l’expérience.

À chacun et à chaque groupe sa méthode, sa pédagogie pour grandir. Mais dans tous les cas, la prime règle sera sans cesse de s’efforcer de respecter non seulement les individus, mais aussi les associations.

Chaque patrouille de Hôdo réalisera son expérience interne et externe à la patrouille, tout en expérimentant la notion de la pyramide fonctionnelle, comme disait H. Laborit. Il faut donc commencer par l’intérieur même de la patrouille. Nous suggérons que la patrouille ait deux membres de sexe opposé remplissant les rôles de chef d’orchestre et de représentant de la patrouille. C’est autour de ces deux personnes que devrait se monter peu à peu la pyramide qui réunit les patrouilles.

Le modèle proposé par la suite serait que l’une de ces deux personnes représente sa patrouille aux autres pour partager une convivialité, une synergie à la Hôdo. Dès l’instant où ces délégués qui se réunissent se retrouvent entre 8 et 15, ils formeraient à leur tour une «patrouille» de l’étage supérieur de la pyramide. Cette nouvelle patrouille représenterait une centaine de personnes de l’étage inférieur. L’étage supérieur suivant représenterait un millier, etc. Au plus haut niveau de cette pyramide, il y aurait le dernier étage, le sommet, la «tête» qui représenterait un «résumé» de toute la communauté des pionniers.

Certes, on en serait très loin, pourtant il vaut mieux commencer par la base, sans révolution, car l’exemplarité peut aussi faire tache d’huile et devenir ainsi un nouveau modèle d’organisation sociale.

Le droit à la fuite et à l’abri

Comme beaucoup d’animaux, l’humain a besoin de se mettre à l’abri pour surmonter les difficultés environnementales. Cet abri pourrait être construit seul ou en communauté, d’un couple jusqu’aux termitières. Souvent, aussi, l’abri peut être convoité par d’autres, et dans ce cas il faudra le choisir de telle manière qu’il soit facilement défendable. Sinon, il faudra améliorer l’abri pour en faire une sorte de forteresse.

Mais l’abri n’est pas qu’un toit au-dessus de la tête, c’est aussi un «terrain de chasse» que l’on domine. Et souvent encore une fois, une domination qui se partage avec des membres de la famille et des complices partageant les mêmes fruits de leur récolte ou de leur chasse. Avec le temps et la civilisation, ces domaines sont devenus des domaines de compétences échangées contre d’autres, complémentaires. La diversité et la complexité de ces compétences entraînent des échanges de plus en plus nombreux. Or le cerveau de chacun étant limité, il faut savoir déléguer. Cela se fera toujours au travers d’une négociation, mais pas nécessairement pécuniaire. D’une manière ou d’une autre, cela transposera le domaine de chasse dans la domination de l’esprit d’autrui. La fatigue, si elle n’est plus exclusivement physique, sera aussi très souvent et plus insidieusement psychique. C’est pour cela aussi et surtout, qu’il faudra un refuge, ou au moins, la possibilité de fuir une situation pénible, voire dangereuse.

Le refuge dans l’esprit Hôdo n’est donc pas qu’un toit, c’est aussi la possibilité de prendre du recul, de souffler pour retrouver la sérénité interne. Respecter toute forme d’intelligence n’est pas une affaire de tout repos, et ce n’est pas un idéal nécessairement partagé. Parfois, l’effort de respecter toute intelligence sera caché derrière un «amour» qui n’aura de généreux que le sens que l’on donnera à ce mot. Ce mot sert trop souvent pour induire une soumission à une bien-pensance unique et dominatrice sans en avoir l’air.

La gestion de l’abri ne sera presque jamais du ressort d’une patrouille de Hôdo. Ce domaine est trop complexe pour être traité par un petit groupe, car il dépend de très nombreux facteurs techniques, écologiques, etc. En revanche, ce qui est du domaine d’une patrouille c’est la «gestion de la fuite» telle que le décrit H.Laborit dans «Éloge de la fuite» (ISBN 978-2-032283-1, folio essais). Les gens pressés et néanmoins curieux peuvent utilement se promener dans le site www.elogedelasuite.net dont je recopie ici quelques extraits.

La fuite dont parle Laborit ne relève pas du sauve-qui-peut impuissant. Elle n’est pas un retour en arrière, mais une marche continuelle vers l’avant, une remise en cause permanente des situations établies. C’est une fuite, loin des pouvoirs en place, y compris et surtout ceux que nous avons nous-mêmes contribué à installer. Car sitôt installé, un pouvoir se durcit immanquablement face aux difficultés rencontrées. Fuir, c’est «choisir un but et corriger la trajectoire de l’action chaque seconde». Le but à atteindre est évolutif dans le temps et dans l’espace, jamais figé dans des certitudes idéologiques sectaires et rigides.

L’éloge de la fuite, c’est «l’éloge de l’imaginaire, d’un imaginaire jamais actualisé et jamais satisfaisant, c’est la Révolution permanente». Avec l’utopie comme guide, et non comme but à atteindre.

Ainsi, les patrouilles de Hôdo pourraient tester à l’intérieur d’elles-mêmes et avec d’autres patrouilles comment parvenir à créer l’«homme imaginant». Un homme qui surfe sur la vague sans tomber dans de vaines tentatives de révolutions populaires qui trop souvent dégénèrent dans des flots de haines. Ce n’est surtout pas un moyen de contribuer à la discorde, aux tensions de revanche, aux «yaka faucons», aux luttes pour les prises de pouvoir… De toute manière, dans tous les cas de figure, il faut appliquer la première loi de Hôdo. Elle apprendra entre autres le pourquoi du comment des choix d’autrui, et comme toute expérience est utile à l’apprentissage, cela pourra servir de tremplin pour aller toujours plus loin.

Peut-être faudra-t-il apprendre à maîtriser ces «colères» qui enveniment les rapports. Peut-être faudra-t-il apprendre à briser les harcèlements qui ont tendance à s’étendre puisque rien ne semble les freiner. Peut-être que pour cela il faudra aussi acquérir des réflexes d’aïkidoka, ou autres techniques pour rester calme dans la tempête. À chacun, selon ses compétences! Les patrouilles de Hôdo sont constituées de chercheurs hors des chemins battus pour trouver de nouvelles pistes.

L’art du consensus et du hasard

La troisième loi, le doute confronté à l’urgence.

La troisième loi de Hôdo étonne très souvent…

Avant tout, pourquoi un consensus, un compromis, un accord, etc. ?

  1. — S’agit-il d’établir l’une des cinq lois secondaires de Hôdo, pour déterminer un mode d’être, un mode de vie du groupe?
  2. — Ou d’une transaction impliquant tout le groupe et requérant soit l’accord de tous soit l’union qui fait la force?
  3. — Ou d’une norme pour faciliter le travail en communauté afin que tous puissent œuvrer dans leur domaine en interagissant efficacement avec autrui?

Tous ces choix indiqueront l’importance du choix, sa pérennité et son urgence, voire la nécessité de s’y investir. Il en découlera deux questions: combien de temps se donne-t-on pour obtenir un avis commun, et cette décision, pendant combien de temps sera-t-elle valable? Avec ou sans réévaluations intermédiaires?

La recherche de consensus pourrait être plus intéressante que la méthode de la majorité démocratique en ce sens qu’il évite les querelles de tranchées entre partis politiques ou courants de pensée dominants ou en volonté de le devenir. Encore faut-il s’entendre sur la définition de consensus, car il n’y a pas de consensus sur sa définition. En conséquence, ici, il s’agira du consensus du Projet Hôdo.

Complètement à l’opposé du référendum qui est généralement binaire, un choix sera résolu en évaluant le poids de chaque avantage et désavantage ressenti remonté par chaque participant. Ce travail est donc plus réalisable en petit groupe comme les patrouilles, et donc imposera une délégation pour des associations de tailles supérieures. Ce sera un outil pour éviter les dissociations de l’individu face à la société, de l’égocentrisme dominant face aux monopoles dominants.

Il en résulte qu’il faudra savoir écouter avant de riposter, savoir écouter pour apprendre, c’est-à-dire respecter les deux premières lois de Hôdo lors des débats qui précèdent les prises de décisions.

En premier lieu, il faudra trier

  1. — les choix souhaités par tous,
  2. — ceux qui sont conditionnels
  3. — Et ceux qui sont rejetés fermement par certains.

Les choix acceptés tels quels par tous ne posent pas de problème. Néanmoins, il est sage de prévoir une date d’obsolescence ou de révision.

Les choix conditionnels sont les plus complexes. Il faut en général redécouper les propositions en un ensemble de plus petites options permettant de séparer ce qui est accepté de ce qui ne l’est pas.

Ce qui est refusé ne pourrait être changé dans l’esprit de Hôdo. Il reste donc deux possibilités dans ce cas si l’on souhaite vraiment aboutir à un choix collectif.

  1. — Négocier et arriver à une conclusion, à défaut de gagnant-gagnant, au moins de «perdant-perdant».
  2. — Choisir au hasard, dans lequel on peut inclure les votes démocratiques si tel est la volonté de tous. Mais à défaut, il suffit que chaque membre tire à pile ou face. Il est évident que ce cas aura une durée déterminée pour revenir sur la table des discussions. Mais le choix du hasard peut être impératif en cas d’urgence.

Si aucun choix n’est une certitude de sortir vivant d’un incendie, le consensus risque lui d’être une certitude de ne pas s’en sortir. Alors, pour ne pas crier au diktat, nous proposons la solution du hasard.

Construire ensemble et ne pas chercher à détruire pour s’élever sur les cendres.

Attention! «Communication Non Violente» ne signifie pas être quelqu’un de faible qui se dérobe facilement. D’ailleurs il serait plus approprié dans l’esprit de Hôdo de parler d’aïkido mental ou verbal. En effet, on n’est jamais à l’abri d’agressivité, mais avant de fuir et de taxer l’opposant de «méchant», il est bon dans l’esprit hôdon de savoir contrôler l’attaque. Et cela ne se fera pas en la bloquant, mais en ajoutant harmonieusement notre énergie pour en changer la trajectoire, ce qui impose une certaine maîtrise de soi.

Il faut que cette étape de contact permette de savoir qui se cache derrière le masque trop facilement attribué de «méchant»: est-ce un malade, un ennemi, voire un mélange des deux? Est-ce une colère passagère ou haine entretenue?

L’erreur est humaine et personne n’y échappe, aussi dans tous les cas de figure, sans exception, il faut respecter la règle: «À charge et à décharge» plus comme un psychanalyste que comme un juge!

Et que faire si l’hostilité semble à la fin de compte inévitable? C’est là qu’intervient l’incontournable deuxième loi de Hôdo, le droit à la fuite.

La diversité dans la synergie

Il est important du point de vue Hôdo que les lois d’un groupe soient facilement mémorisables, c’est pourquoi elles seront limitées à dix au maximum. Les cinq premières lois de Hôdo expriment l’«identité» de Hôdo, tandis que les suivantes, cinq au maximum, expriment la raison et la manière d’être d’un groupe dans un contexte donné.

Ces règles peuvent être vues comme des voies pour réaliser des projets qui seront inévitablement des mélanges d’idéalisme et de pragmatisme tout en respectant les lois de Hôdo. Elles sont indépendantes de toute uniformisation imposée par d’autres groupes et association de groupes, et donc, elles ne pourront elles-mêmes être imposées à d’autres groupes. Il s’en suit que toute association de groupe se fera avec des règles acceptables pour chaque sous-groupe.

Obsolescence toujours en veille, mais non programmée

Supposons que l’une des cinq dernières lois contient une règle concernant l’occupation des terrains en incitant à conserver X% pour les abris, Y% pour les échanges sociaux, Z% sous la responsabilité écologique et le reste livré à la nature sans intervention de l’humain. Or, avec le temps, dans un délai imprévisible, on se rend compte que les trois valeurs X, Y et Z sont fausses. On pourrait même imaginer que le Z est soit à effacer, soit à englober tout le reste (c’est-à-dire, tout sauf X et Y). Il faudrait donc rechanger les détails sans tergiverser. Peut-être faudrait-il préciser les localisations géographiques. Peut-être même, supprimer cette loi s’il s’avère qu’elle est inutile, voire contre-productive. Les cinq dernières lois de Hôdo doivent pouvoir être modifiées quand il le faut, mais il est sage de les réviser périodiquement pour vérifier leur efficacité.

Les cinq lois secondaires de Hôdo ne sont pas définitives, et parfois il sera plus efficace de les remplacer plutôt que d’ajouter une liste de plus en plus interminable d’exceptions.

Il ne faut pas aussi confondre lois et normes. Les lois de Hôdo sont de règles comportementales que l'on s'impose de suivre pour cohabiter sereinement et agréablement. Les normes, elles, sont des règles pour partager des informations ou des équipements qui doivent s'adapter les uns les autres.

Comment créer la pyramide de Hôdo «bottom-up»?

Les cinq premières lois de Hôdo s’appliquent entre les briques de la pyramide telles qu’elles ont été développées au début. Les cinq lois secondaires devraient exprimer des caps à suivre ou des objectifs à atteindre qui sont la cause de la réunion de plusieurs patrouilles des étages inférieurs.

Ce qui est vrai pour les individus le devient aussi pour les associations, quelle que soit leur position dans la pyramide. Ainsi, elles auraient le droit, notamment, de se retirer d’une alliance et de surfer sur la vague, puisque le droit à la fuite s’appliquerait aussi ainsi.

Serge Jadot

Note

Pourquoi «pionnier» et «patrouille»? Le mot «pionnier» a été choisi pour indiquer que les Hôdons sont des chercheurs pour améliorer les relations humaines, tâche à jamais perfectible. Le mot «patrouille» fait référence aux équipes de pionniers par référence au scoutisme qui avait ses «pionniers», des adolescents, qui peut servir de modèle aux adultes et seniors.
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